Vous avez peut-être lu dans le Bund lundi dernier, l'article qui parlait des
difficultés de l'église réformée bernoise avec son propre héritage : ces
bâtiments, dont le coût d'exploitation est un boulet trop lourd à tirer. Que
faut-il faire de toutes ces églises et tous ces centres paroissiaux qui coûtent
trop cher ! Faut-il les vendre ?
Prédication prononcée le 2 mars 2014
Chères Paroissiennes, chers Paroissiens,
chers Visiteurs, chers Amis,
Jésus prend en modèle la foi d'un centurion romain, qui a cru à l'autorité du Christ, une autorité qui a force même contre la maladie et la mort.
Vous avez peut-être lu dans le Bund lundi dernier, l'article qui parlait des difficultés de l'église réformée bernoise avec son propre héritage : ces bâtiments, dont le coût d'exploitation est un boulet trop lourd à tirer. Que faut-il faire de toutes ces églises et tous ces centres paroissiaux qui coûtent trop cher ! Faut-il les vendre ?
La Bible n'est pas un livre de recette, qui nous apporterait des réponses toutes faites à ces questions. Et le culte n'est pas le bon moment pour discuter d’un sujet qui a aussi une dimension politique. Il y aura des occasions de le faire, comme lors de la séance de dialogue du 18 mars, à laquelle vous êtes tous invités.
Or ce message est dérangeant, parce qu'il va toujours dans le sens de l'élargissement. Comme Dieu le dit par la bouche de son prophète Esaïe :
L'apôtre Paul renchérit en parlant de la nécessaire folie, qui doit nous conduire à dépasser ce qu'il appelle la « sagesse de ce monde ».
Amen
Lectures : Esaïe 49,1-6
1 Corinthiens 3,16–23
Matthieu 8,5–13
1 Corinthiens 3,16–23
Matthieu 8,5–13
Chères Paroissiennes, chers Paroissiens,
chers Visiteurs, chers Amis,
Jésus prend en modèle la foi d'un centurion romain, qui a cru à l'autorité du Christ, une autorité qui a force même contre la maladie et la mort.
Il oppose cette
foi du centurion étranger, à l'absence de foi des héritiers officiels de la
promesse: le peuple de Dieu, les descendants d'Abraham.
Voici des héritiers
qui ont mal à leur héritage ! Il leur pèse. Ils ne savent plus très bien qu’en
faire. Et Jésus leur dit que cet héritage pourrait bien finir en d'autres mains
!
Vous avez peut-être lu dans le Bund lundi dernier, l'article qui parlait des difficultés de l'église réformée bernoise avec son propre héritage : ces bâtiments, dont le coût d'exploitation est un boulet trop lourd à tirer. Que faut-il faire de toutes ces églises et tous ces centres paroissiaux qui coûtent trop cher ! Faut-il les vendre ?
Que faut-il faire
de notre héritage, notre église française ? Faut-il la vendre ?
La Bible n'est pas un livre de recette, qui nous apporterait des réponses toutes faites à ces questions. Et le culte n'est pas le bon moment pour discuter d’un sujet qui a aussi une dimension politique. Il y aura des occasions de le faire, comme lors de la séance de dialogue du 18 mars, à laquelle vous êtes tous invités.
Mais la tradition
biblique peut nourrir notre réflexion sur la relation entre notre foi (notre
espoir, notre raison d'être) et notre héritage, celui que nous avons reçu des
générations qui nous ont précédé, avec ses aspects matériels, par exemple cette
église française, dans laquelle nous nous trouvons.
Or ce message est dérangeant, parce qu'il va toujours dans le sens de l'élargissement. Comme Dieu le dit par la bouche de son prophète Esaïe :
« C'est trop
peu, mon peuple, que tu sois pour moi un serviteur,
en relevant les tribus de Jacob et en ramenant les préservés d’Israël.
en relevant les tribus de Jacob et en ramenant les préservés d’Israël.
Je t'ai destiné à être la lumière des nations
! »
C'est trop peu !
C'est trop peu de se contenter de l'héritage. Il faut voir grand ! Il faut voir
jusqu'aux extrémités de la terre !
L'apôtre Paul renchérit en parlant de la nécessaire folie, qui doit nous conduire à dépasser ce qu'il appelle la « sagesse de ce monde ».
La sagesse de ce monde va toujours dans le
sens de la préservation des biens acquis : « notre église nous appartient ! »
Mais c'est une
logique du repli, celle d'une église qui part perdant !
A qui les
églises de la ville de Berne appartiennent-elles ?
Je ne m'intéresse
pas ici à la réponse juridique à cette question, à savoir (en gros) que les
églises appartiennent à la paroisse générale de Berne…
Je m'intéresse à
la question de fond, de principe.
À qui appartient
cette église française, qui est la plus ancienne encore existante de la ville
de Berne ?
Qu'en penserait Esaïe
? Qu'en penserait Paul ? Qu'en penserait Jésus ?
N'est-ce pas
dans la nature d'une église d'appartenir à tout le monde ?
En tant que
monument historique, cette
église appartient à ceux qui la visitent, indépendamment de leurs convictions !
Elle appartient en particulier au peuple bernois, qui y a inscrit une partie de son histoire, et à la communauté francophone pour qui elle a une signification particulière.
Elle appartient en particulier au peuple bernois, qui y a inscrit une partie de son histoire, et à la communauté francophone pour qui elle a une signification particulière.
En tant que
lieu de concert, cette
église appartient aux artistes et à ceux qui viennent les écouter !
Elle appartient en particulier aux producteurs de concerts !
Elle appartient en particulier aux producteurs de concerts !
Et en tant que
lieu de culte, cette église appartient à ceux qui viennent y adorer
Dieu !
Bien sûr, le vrai
problème n'est pas à qui appartient telle ou telle église : un monument
historique n'a pas de valeur marchande. On peut en transférer la propriété pour
un franc symbolique. Le problème est de savoir qui paye les frais ! Et on part
du principe que c'est le propriétaire !
Actuellement,
c'est comme si la paroisse générale, c'est-à-dire nous, subventionnait largement
l’utilisation de cette église comme lieu touristique et comme lieu de concert!
Mais si on
demande aujourd'hui à l'Église de se concentrer sur sa mission, alors ça ne va
plus !
Si la société souhaite que l'église relève plus du domaine privé que du domaine public, ça ne va plus non plus !
Si la société souhaite que l'église relève plus du domaine privé que du domaine public, ça ne va plus non plus !
Alors il faut
rediscuter de la question « à qui appartiennent les églises-bâtiments ! »
Il faut le faire
sans tabou, en se souvenant que les propriétaires sont d'abord ceux qui doivent
payer.
Être propriétaire d'un bien culturel est souvent un cadeau empoisonné !
Il vaut parfois mieux être locataire !
Être propriétaire d'un bien culturel est souvent un cadeau empoisonné !
Il vaut parfois mieux être locataire !
Et c'est là que
les paroles de l’apôtre Paul font du bien, quand il rappelle que le seul lieu
vraiment sacré, c'est nous !
« Vous êtes le
temple de Dieu et l'esprit de Dieu habite en vous !
Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c'est vous ! »
Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c'est vous ! »
*****
Jésus entrait
dans Capharnaüm quand un centurion s’approcha de lui et le supplia en ces
termes : « Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie
et souffrant terriblement ».
Je m'imagine ce
serviteur, couché, paralysé.
Les mots les mots
jouent dans ma tête : il est immobilisé, comme un bien immobilier. Er ist
liegend, wie eine Liegenschaft. Les mots sont forts ! Un bâtiment est quelque
chose d’immobile, un immeuble, comme couché là, comme paralysé !
Le centurion se
faisait du souci pour son serviteur immobilisé, parce qu'il l'aimait. Parce
qu'il partageait sa souffrance. Parce qu'il avait peur de le perdre !
Nous aussi nous
sommes touchés par ces questions de patrimoine. Un bien immobilier ne peut pas
se défendre tout seul ! Nous aussi nous avons peur de perdre quelque chose !
Une église dont on s'est occupé pendant des années c'est un peu comme un enfant
!
Nous aussi, nous
amenons notre préoccupation devant Jésus-Christ, dans la prière !
Jésus dit au Centurion
: « Moi, j'irai guérir ton serviteur ? »
Jésus nous dit :
« Moi, j’irai régler vos problèmes de finances ? »
Et le centurion
de répondre avec cette parole fameuse : « Je ne suis pas digne que tu entres
sous mon toit, mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri ».
Et nous ? Que répondons-nous
? Quelle est notre confiance ? Sommes-nous plutôt du côté de ceux qui vont
venir du monde entier prendre place au festin d'Abraham, ou plutôt du côté des
héritiers qui ont peur pour leur bien ?
Car à nous aussi,
Jésus dit : « Rentre chez toi, et qu’il te soit fait comme tu as cru ! »
Qu’il nous soit
fait selon ce que nous avons cru… mais en quoi avons-nous cru ?
L'histoire se
termine sur la guérison du serviteur immobilisé : il se lève !
Qu'en sera-t-il
pour nos églises ? Les verrons-nous aussi ne plus être des « immeubles »,
des Liegenschaften, mais se lever et prendre vie ?
Peut-être dans la
ville céleste !
Amen
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